Michel Joseph
Il s’appelle Michel Joseph. Le Michel, de préférence, pour reprendre ce surnom que lui a donné Brégard Anderson. Né un 1er mars à Saint-Michel-de-l'Attalaye, Le Michel grandit au Cap aux côtés de sa grand-mère paternelle et de son oncle. Ayant achevé ses études primaires à l’école Immaculée Conception, il passe son premier cycle secondaire au Lycée Boukman puis se retrouve au Collège Bell Angelot pour le second. En 2008, études achevées, comme la plupart des jeunes de notre génération, Michel est happé par l’incertitude de la vie. « A l’école, je n’avais pas d’objectifs précis. J’avais donc une certaine peur de l’avenir », reconnaît celui qui pourtant a toujours été président des comités de classe depuis la huitième année. Il est pris entre l’enclume de ses grandes aspirations et le marteau de ses faibles moyens. « Sa w vle fè a, ou gen dwa pa gen mwayen pou ou fè l ; e sa ki pi fasil pou fèt lan, ou gen dwa pa renmen l », résume-t-il. Le grand Nord n’offrant pas de trop grandes alternatives au niveau universitaire, Michel est bien obligé de rentrer à Port-au-Prince, cette capitale où tout se concentre. Il s’inscrit à la Faculté des sciences humaines, parce qu’il aime la communication, et à la Faculté de Médecine et de Pharmacie, parce que son père veut qu’il soit médecin. Mais le jeune homme ne réussit pas les concours d’admission. Au lieu de rester sur le pavé, lui et d’autres amis décident de suivre des cours de journalisme à l’Institut de communication et de langue française (ISCOF). Dès les premiers jours, il est sous le charme de cette profession. « Je sentais que j’avais déjà les prérequis pour ce domaine », affirme-t-il. En décembre 2009, certificat en main, Michel cherche des stages au niveau de la radio. En janvier 2010, il est accepté comme stagiaire à Radio Tropic FM. Mais seulement une semaine après, le dévastateur tremblement de terre que nous connaissons se produit. Michel doit retourner au Cap-Haïtien. Déterminé, il revient en mars dans la capitale détruite pour poursuivre son stage à Tropic FM où il passera un an et demi. On lui propose de travailler comme animateur dans un centre d’accueil pour enfants, mais il n’y reste que quinze jours. « Non seulement la situation de vulnérabilité m’interpellait, mais surtout je ne pouvais résister à l’appel du micro. Etre sur le terrain me manquait énormément », explique-t-il. Retournant à sa passion, on le retrouve de juin 2011 à septembre 2012 à RFM avec le journaliste senior et directeur de média Rotchild François Junior comme présentateur et reporter.